Lancement du conclave : les fidèles entourent les cardinaux de leur prière

En direct de Rome

Ce matin, la place saint Pierre est cernée de fidèles avançant à pas lents, mais pressés d’une légère effervescence intérieure qui traduit la joie de se réunir autour des cardinaux à l’occasion de la “messe d’ouverture” du conclave appelée «pro eligendo Summo Pontifice» .

Cette foule, venue du monde entier, est composée de personnes aussi différentes, par leur âge que par leur tenue, des jeans aux soutanes. Les médias, eux aussi de tous horizons, capturent quelques visages et sourires au passage. Puis, entrant dans la basilique, tous n’ont plus qu’un seul cœur qui se tourne vers le regard de Dieu. Dans l’édifice comble, l’assemblée se recueille et commence sa prière en méditant un chapelet autour des mystères douloureux. En procession, les cardinaux se dirigent vers le chœur pour débuter la messe. L’atmosphère est solennelle, alternant entre chant et silence. Au moment de l’homélie, le cardinal Angelo Sodan, doyen du Collège des cardinaux, est un instant interrompu par de chaleureux applaudissements quand il remercie Benoit XVI pour son pontificat. Les fidèles montrent ainsi leur approbation et leur amitié pour le pontife émérite.

A la fin de la célébration, les cardinaux passent un à un par la nef sous une tenture bleue gris et l’œil de gardes suisses pour bientôt se rassembler, en huit clos, en conclave, durant lequel sera nommé prochain pape. L’Eglise n’est pas une monarchie qui élit un roi, mais Elle est, comme le rappelle une de prières universelles dites en plusieurs langues, l’Epouse du Christ. Et, c’est le successeur de saint Pierre, le serviteur des serviteurs, qui sera élu dans quelques jours. C’est le choix de Dieu que veulent les cardinaux, comme le disent ces paroles du cardinal Sodan : « aujourd’hui, nous souhaitons implorer le Seigneur, à travers la sollicitude pastorale des cardinaux, afin que bientôt il donne un autre Bon Pasteur à sa sainte Église ».Il rappelle son caractère indéfectible et un extrait de l’évangile (Mathieu 16, 18) «Tu es Pierre, et sur cette pierre je construirai mon Eglise, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle».

Après l’office, le soleil, comme ces hommes de foi, se retire. Ces rayons cachés rappellent les croyants qui ne sont pas présents dans la ville éternelle, mais qui sont unis par la fidèle prière et la pensée à cet évènement un peu partout, à travers le monde, dans les monastères, des communautés, des lieux difficiles de mission, en famille ou dans la solitude et qui demandent au Père: « Fiat voluntas tua » !