Être une femme de désir
(Luc 7, 36-47) (ou Chez Matthieu (Mt 26, 6-13) et Marc (Mc 14, 3-9))
Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum. En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » Jésus, prenant la parole, lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. » Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’aimera davantage ? » Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus. Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. »
La pécheresse de l’évangile de St Jean, dans laquelle on reconnaît Marie de Béthanie, nous montre un geste de femme, empli de beauté, de sensualité, de don gratuit. Jésus se laisse toucher par cet amour fou, un amour qui répand son parfum dans toute la pièce. Pour offrir à Jésus cette caresse prophétique , Marie ne se soucie pas de l’assemblée docte qui la juge alors qu’elle ne se laisse guider que par son amour. Elle n’a pas la nuque raide, mais au contraire un cœur de chair, un cœur d’amoureuse, c’est avec cette liberté qu’elle aime le Seigneur de tout son être.
Aujourd’hui je peux choisir de regarder ce qui m’empêche de vivre du même élan d’Amour que Marie à Béthanie : peut être ai-je peur de me tromper ? D’être déçue ? Peut être suis-je remplie de jugement vis à vis des autres et de moi-même ? Dieu se donne à chaque instant, Il n’attend que notre réponse, notre carresse. Aujourd’hui je redis mon amour au Seigneur, mon désir de l’Aimer, de m’offrir tout entière. Peu importe ce qui résiste. Mon désir est ce parfum très précieux et en l’offrant au Seigneur, je répand sa bonne odeur, elle embaume tout mon être et le monde avec !
Présentation de Claire