L’apparition de Saint Joseph à Cotignac

 

 

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Qui est cet homme si important, si discret et si silencieux des débuts de l’Evangile ?
Joseph, le « Fils de David », comme nous le dit saint Matthieu dans son Evangile.
Joseph, l’homme « de la maison et de la descendance de David », nous dit saint Luc. Un charpentier de Nazareth a été choisi par le Père du Ciel pour être le père de la terre du Fils Eternel de Dieu qui a pris notre chair pour venir nous sauver.
La tradition juive croyait que le Messie serait issu de la lignée du Roi David. Cette tradition s’appuie sur la promesse faite par Dieu lui-même à David : « Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté… Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours » (2 Samuel 7, 12-16).
En quelque sorte, c’est grâce à Joseph que Jésus est appelé le « Fils de David ».

L’Apparition de Saint Joseph à Cotignac
Nous sommes à Cotignac, dans le département du Var. Ici sur le Mont Bessillon, où nous nous trouvons, le 7 juin 1660, dans une période d’intense chaleur, un jeune berger nommé Gaspard Ricard faisait paître ses moutons.
Épuisé de soif, il s’est allongé sur le sol brûlant et voici qu’un homme d’imposante stature est venu près de lui et lui a indiqué un rocher en lui disant :
– « Je suis Joseph, enlève-le et tu boiras ».
La pierre était très lourde ! La preuve c’est que plus tard, huit hommes pourront à peine la soulever. Gaspard crut à une plaisanterie, mais le « vénérable vieillard » comme disent les récits de l’époque, a redonné le même ordre. Gaspard décide de lui obéir. Étonnamment, il déplace sans peine le rocher et découvre une eau fraîche qui commençait à couler. Il a bu de cette eau jusqu’à satiété. Mais quand il s’est relevé, il s’est rendu compte qu’il était seul.
Rien d’étonnant… comme dans l’Évangile, saint Joseph n’est pas bavard.
Gaspard ne doute pas de ce qu’il a vécu… les habitants de Cotignac non plus. Avec rapidité la nouvelle se répand, les pèlerins se rendent à la fontaine. Ils viennent
de toute part, même des pays étrangers. Des infirmes et des malades repartent chez eux guéris ou bien consolés dans leurs infirmités.

Les grands rassemblements commencent à avoir lieur après la construction d’un oratoire sur le lieu même de l’apparition, une chapelle plus vaste est consacrée en 1663.
Après la Révolution la chapelle a dû être abandonné. A peine deux à trois fois par an elle était ouverte à la dévotion des fidèles.
En 1975, Mgr Barthe, l’évêque du diocèse de Fréjus-Toulon de l’époque, ramenait en France les Bénédictines du monastère Saint Benoît de Médéa, en Algérie. Ensemble, ils ont redonné vie au sanctuaire du Bessillon.

Quel message peut-on tirer de cette apparition ?
Elles sont multiples. J’en retiens deux : la pudeur et l’humilité.
Dans l’apparition de Cotignac, comme dans la Bible, Joseph est l’homme silencieux et caché. Il est l’homme de la pudeur : une pudeur faite de silence et de recueillement.
De cette manière-ci, Joseph préserve l’intimité de Jésus, son fils adoptif. Il respecte l’altérité de Marie son épouse, dans le mystère de sa conception virginale et de sa maternité divine.
La pudeur de Joseph protège la Sainte Famille : au contact de Marie et de Jésus, Joseph nous apprend la délicatesse de rencontrer l’autre sans l’accaparer.
C’est un message fort pour notre temps : oui, nous pouvons aimer sans posséder.
La pudeur protège de la mainmise, de la prétention envahissante de tout savoir de l’autre, ou de tout dévoiler de soi-même.
Avec Joseph nous apprenons aussi l’humilité : humilité d’accepter que l’Esprit-Saint nous précède sur des chemins que nous n’avons pas prévus !
En parlant des chemins du Saint-Esprit, lorsque saint Joseph dit à Gaspard d’enlever le rocher pour boire, cela doit nous faire penser à ce passage d’Isaïe (12,3) qui dit : « Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut ».
L’humilité de Joseph nous apprend la docilité à l’Esprit de Dieu. Se laisser conduire par l’Esprit de Dieu nous pousse à faire l’inattendu, rassasie nos cœurs et étanche notre soif la plus profonde, celle de Dieu. Se laisser conduire par l’Esprit nous donne la vraie joie, celle de de l’Eternité.